Facteur de risque de la polyarthrite rhumatoïde : la vie à proximité d’un gros trafic routier

Traduction d’une étude de juin 2014 sur certaines facteurs de risque environnementaux de la polyarthrite rhumatoïde. 

La proximité du trafic routier, la pollution de l’air ambiant et les nuisances sonores et l’incidence de la polyarthrite rhumatoïde.

 Contexte. Le risque de polyarthrite rhumatoïde (PR) a été associé au fait de vivre à proximité de routes à trafic intense, cependant il y a des preuves que la pollution de l’air n’est pas en cause dans cette association. L’exposition au bruit, une autre conséquence de la vie à proximité du trafic routier, n’a pas été étudié comme facteur de risque de la PR.

Objectifs. Nous avons étudié la relation entre d’une part la proximité du trafic routier, la pollution de l’air ambiant et la pollution sonore et d’autre part les cas de PR dans les régions de Vancouver et de Victoria dans la province de Colombie-Britannique, au Canada.

Méthode. Les sujets atteints et les sujets contrôles ont été relevé à partir de données de l’assurance-maladie afin de constituer une cohorte d’adultes. L’incidence de la polyarthrite rhumatoïde de 1999 à 2002 a été identifiée à partir du codage des diagnostics et des prescriptions de type de consultation de spécialistes (par exemple, un rhumatologiste). Les sujets contrôles furent trouvés dans la population atteintes de PR du même âge et du même sexe. L’exposition environnementale de chaque personne incluse dans l’étude a été notée grâce à son code postal de résidence. Nous avons estimé le risque relatif en utilisant une régression logistique avec contrôle de la co-variable du code postal.

Résultats. L’incidence de la polyarthrite rhumatoïde augmentait en fonction de la proximité du trafic, avec un odds ratio (OR) de 1.37 (intervalle de confiance [IC] : 1.11, 1.68) par rapport au fait d’habiter à moins de 50m d’une autoroute par rapport au fait d’habiter à plus de 150m d’une autoroute. Il n’y avait pas d’association entre l’incidence de PR et les conséquences d’exposition au trafic telles que l’exposition aux particules fines (PM2.5), au monoxyde et dioxyde d’azote, ou au bruit. L’ozone au niveau du sol, plus élevé dans les aires urbaines, était associé à l’augmentation du risque de PR (OR=1.26 ; IC 95% : 1.18, 1.36 par écarte interquartile).

Conclusions.  Nous étude confirme un phénomène déjà observé, qui est l’association entre le risque de PR et la vie à proximité d’un gros trafic routier, et suggère que ni l’exposition sonore ni la pollution de l’air induites par le trafic sont en cause dans cette relation. Des investigations supplémentaires en fonction du quartier de résidence et des variables individuelles sont nécessaire afin d’avoir plus d’informations sur les facteurs de risque de polyarthrite rhumatoïde.

Référence : Environ Health Perspect. 2014 Jun 6. Proximity to Traffic, Ambient Air Pollution, and Community Noise in Relation to Incident Rheumatoid Arthritis. De Roos AJ1, Koehoorn M2, Tamburic L2, Davies HW2, Brauer M2.

Publié par Nelly Darbois

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