5 traitements naturels de la polyarthrite rhumatoïde : Guide

polyarthrite rhumatoïde traitement naturel

Vous ou un(e) de vos proches est touché(e) par la polyarthrite rhumatoïde, et vous vous demandez s’il existe des traitements naturels vraiment efficaces ?

Lesquels sont les plus souvent préconisés contre cette maladie inflammatoire ? Qu’en attendre ? Y a-t-il des effets secondaires possibles ? Y en a-t-il un plus susceptible d’être efficace que d’autres ?

Je me réponds à ces questions sur soigner naturellement la polyarthrite rhumatoïde avec ma casquette de kiné, et des recherches documentaires dans la littérature médicale internationale (liens en fin d’article).

Bonne lecture !

Questions, remarques ? Rendez-vous en commentaire 🙂.

♻️ Dernière mise à jour : juillet 2023.
👩‍⚖️ Déclaration de liens d’intérêts financiers : aucun en lien direct avec le sujet. Ma déclaration de liens d’intérêt complète est en mentions légales.

Rédigé par Nelly Darbois, kiné et rédactrice scientifique

Pourquoi cet article sur les traitements naturels de la polyarthrite rhumatoïde ?

En tant que kiné, je suis assez régulièrement au contact de personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Pour une rééducation axée sur la polyarthrite, ou plus souvent pour un autre problème de santé ponctuel qui s’ajoute, et sur lequel la polyarthrite peut aussi impacter la prise en charge kiné.

Au-delà des questionnements sur leur traitement médicamenteux de fond ou ponctuel, ces personnes me demandent régulièrement mon avis sur tel ou tel “recette de grand-mère”, “traitement naturel” ou même “remède miracle” dont elles ont entendu parlé.

Pour :

  • soulager leur douleur ;
  • pouvoir mieux rebouger ;
  • voire même : guérir.

Je sais aussi que des dizaines de personnes interrogent chaque jour au sujet des “meilleurs traitements naturels de la polyarthrite”. Et qu’on voit tout et son contraire dans les magazines ou sites internet santé grand publique.

Enfin, 30 à 60 % des personnes avec polyarthrite ont recours à des thérapies alternatives et complémentaires (Fernández-Llanio 2016).

J’ai donc décidé cet article où je prends le temps de revenir sur les traitements naturels pour lesquels mes patient(e)s atteint(e)s de polyarthrite rhumatoïde et les internautes s’interrogent le plus.

Comment savoir quel est le meilleur traitement naturel de la polyarthrite ?

Voici 3 moyens différents de se renseigner sur la pertinence, l’efficacité d’un traitement naturel contre la polyarthrite rhumatoïde.

  1. Demander autour de vous à vos proches atteint(e)s d’une maladie rhumatismale (si possible de la polyarthrite) leur avis et retour d’expérience sur la question : quels traitements naturels ont-ils utilisés ? Combien de temps ? Avec quel résultat positif, neutre ou négatif ?
    • Avantage : vous aurez des exemples concrets de personnes en qui vous avez confiance
    • Inconvénient : vous aurez accès ainsi à un tout petit échantillon de personnes, pas forcément représentatif de l’ensemble des personnes avec une polyarthrite.
  2. Prendre l’avis d’un(e) professionnel(le) de santé : médecin généraliste, rhumatologue, kiné, etc. Qui pourra répondre à vos questions de manière personnalisée, après avoir réalisé un bilan.
    • Avantage : vous aurez un avis adapté à votre situation de la part de quelqu’un qui connaître votre état de santé et votre mode de vie.
    • Inconvénient : on tombe parfois sur des professionnel(le)s qui ont un avis très arrêté sur le sujet du type “vous faites bien ce que vous voulez avec ça, moi, je ne crois à aucun traitement naturel” ; ou à l’inverse “ma foi, vous pouvez bien tout essayer, ça ne vous fera pas de mal”. Il s’agit d’une évaluation individuelle du bénéfice/risque que vous êtes selon moi la seule personne a vraiment pouvoir peser.
  3. Consulter des articles ou vidéos dédiés au sujet et s’appuyant sur l’expérience professionnelle, le retour de patient(e)s et les recommandations et résultats des publications scientifiques sur le sujet.
    • Avantage : vous aurez accès probablement à des informatons plus détaillées et sourcées sur le sujet.
    • Inconvénient : ce sera à vous de faire l’effort de personnaliser ces informations par rapport à votre situation.

En lisant cet article documenté, étayé par mon expérience de kiné et mes recherches documentaires sur les traitements naturels de la polyarthrite, vous optez donc pour la troisième option 🙂.

Les 5 traitements naturels de la polyarthrite les plus attirants

Lorsque je me suis attelée à écrire cet article, j’ai cherché les mots clés les plus tapés sur internet en lien avec “polyarthrite rhumatoïde” et “traitement naturel”.

soigner naturellement la polyarthrite rhumatoïde
Un aperçu des recherches des internautes sur les traitements naturels de la polyarthrite

Sans surprise, les 5 grandes catégories de traitement naturel associés à la polyarthrite pour lesquels les gens cherchent le plus d’infos sur internet sont les 5 catégories de traitement les plus souvent cités par mes patient(e)s.

Mes patient(e)s me demandent aussi souvent mon avis sur des dispositifs (para)médicaux comme le Revitive Medic, le TENS ou autre. Mais je ne suis pas sûre que tout le monde les range dans la catégorie “traitement naturel”.

Je vais donc passer en vue ces différents traitements naturels et vous exposer mon avis argumenté à leur sujet.

Je m’appuierai lorsqu’elles existent sur les données provenant des études cliniques. Car oui, même les traitements “naturels” (comme ceux à base de plantes ou de compléments alimentaires) font l’objet d’évaluations scientifique !

Bien évidemment, mon but n’est pas de vous imposer mon avis sur le sujet. À vous de tirer vos propres conclusions pour vous-même, en fonction de votre adhésion ou non 🙂.

1. Polyarthrite : traitement par les plantes

Les plantes font partie des traitements naturels de la polyarthrite les plus étudiés.

N’oublions pas d’ailleurs que certains médicaments sont fabriqués à partir de plantes ! Ils sont élaborés à partir de feuilles, fleurs, racines, écorces ou graines.

Les plantes peuvent contenir divers composés chimiques qui ont des propriétés thérapeutiques. Par exemple, la quinine, utilisée dans le traitement du paludisme, est extraite de l’écorce de l’arbre à quinquina.

Si certaines plantes prises en quantité et concentration suffisantes peuvent avoir un effet thérapeutique et positifelles peuvent aussi avoir un effet négatif / indésirable, ou une intéraction avec d’autres substances qu’on prend, qu’on les appelle ‘plantes, phytothérapie ou médicament !

D’où l’intérêt d’étudier leurs effets positifs comme secondaires.

Il y a quelque chose à bien avoir en tête au sujet des plantes : si on découvre une plante qui semble avoir des propriétés efficaces pour soulager les douleurs ou même prévenir l’usure des articulations : il y a de fortes chances qu’on en fasse un médicament, comme on l’a fait pour le paludisme ! Car en en faisant un médicament, on contrôle mieux la quantité précise de substance active, et on arrive mieux à évaluer ses effets positifs comme négatifs.

Voici le nom des plantes qui reviennent le plus souvent pour soulager les symptômes de la polyarthrite :

  • curcuma
  • camomille allemande
  • gingembre
  • ashwagandha
  • boswellie
  • arbre à gomme
  • griffe du diable (ou harpagophytum)
  • achillée millefeuille
  • saule 
  • ortie
  • cannelle
  • bouleau
  • etc. etc. : vous trouverez toujours ou presque un nouveau nom de plante suggérée comme étant efficace contre la polyarthrite en faisant vos recherches !

Problème : la plupart des gens qui disent que ces plantes sont bonnes pour la polyarthrite ou contre les rhumatismes en général ne disent pas du tout à partir de quelle quantité de plante consommée (et sous quelle forme) il est raisonnable d’attendre un effet, et la nature précise de l’effet !

La Collaboration Cochrane est une association internationale d’équipes de recherche. Elle cherche à évaluer de manière rigoureuse l’efficacité des traitements plebiscités par les patient(e)s, en évaluant cepenant la qualité des preuves qu’on a à leur sujet : est-ce raisonnable d’espérer un effet ?

Et elle l’a fait en 2011, pour certaines plantes utilisés en cas de polyarthrite rhumatoïde.

Voici ses conclusions :

Plusieurs traitements à base de plantes ne sont pas suffisamment soutenus par des études individuelles ou des études non comparables dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Il existe des preuves modérées indiquant que les huiles contenant de l’acide gamma-linolénique (huile d’onagre, de bourrache ou de pépins de cassis) offrent un certain soulagement des symptômes de la polyarthrite, tandis que les preuves concernant Phytodolor® sont moins convaincantes.
Les produits à base de Tripterygium wilfordii peuvent réduire certains symptômes de la PR, mais l’utilisation par voie orale peut entraîner plusieurs effets secondaires.
De nombreux essais portant sur les thérapies à base de plantes sont entravés par des défauts de conception de la recherche et des rapports inadéquats.

Cochrane 2011

Concernant les quantités d’huiles consommées pour espérer un effet, les voici :

  • Tripterygium wilfordii (appelée aussi Lei gong teng ou vigne du tonnerre divin): 180 mg – 350 mg par jour (effets secondaires possibles : règles douloureuses chez les femmes, diminution de la fertilité chez les hommes, excrétion insuffisante d’urine et augmentation du taux d’infections.)
  • pas d’info sur les quantités des autres substances

Pourquoi sous forme d’huile et pas en consommant “naturellement” la plante ? Car les huiles permettent de contrôler la quantité précise (et probablement aussi d’augmenter la quantité de substance activte ingérée pour une moindre quantité de plante consommée). Et donc, on sait mieux à quels effets positifs comme négatifs s’attendre.

Ma conclusion : consommer des plantes sous forme de tisane ou dans l’alimentation, sans savoir précisément la quantité précise consommée, n’est pas quelque chose que je recommanderais pour espérer soulager des symptômes de la polyarthrite. Lorsqu’il y a un potentiel effet positif à la clé, il y aussi un potentiel effet négatif, même si la choses consommée est à l’état naturel.

2. Complément alimentaire pour polyarthrite rhumatoïde

L’intérêt des compléments alimentaires, c’est que normalement, on connaît assez bien la quantité de substance active dedans. C’est donc potentiellement plus facile des tester leur efficacité et innocuité (est-ce qu’ils sont dangereux).

Là encore, vous trouverez une longuuue liste de compléments alimentaires suggérés en cas de polyarthrite ou maladie inflammatoire. Certains sont d’ailleurs à base de plante.

Plusieurs nutriments et composants alimentaires interagissent avec le système immunitaire et pourraient donc en théorie affecter l’activité de la maladie dans la PR. À condition encore une fois de les consommer en quantité suffisante…

Voici les noms de compléments alimentaire qui reviennent le plus en cas de polyarthrite :

  • glucosamine
  • chondroïtine
  • calcium,
  • vitamine D
  • fer
  • oméga-3 (huile de poisson)
  • Insaponifiables d’avocat et de soja
  • méthylsulfonylméthane (MSM)
  • SAM-e (S-adénosyl-L-méthionine)
  • probiotiques
  • etc. etc. : vous trouverez de nouveau toujours ou presque un nouveau nom de complément alimentaire suggéré comme étant efficace contre la polyarthrite en faisant vos recherches !

Comme n’importe quelle substance, si un complément alimentaire peut avoir un effet positif sur les symptômes ou la maladie en cas de polyarthrite, il peut aussi :

  • entrainer des effets secondaires ;
  • intéragir de manière inappropriée avec les autres traitements pris.

L’un ne va pas sans l’autre malheureusement.

Deux publications récentes se sont penchées spécifiquement sur la question des preuves disponibles sur les compléments alimentaires et la polyarthrite rhumatoïde. Voici leurs conclusions.

Les preuves ont été considérées comme modérées pour soutenir que le régime méditerranéen, la poudre de gingembre, la cannelle, le safran, la quercétine, l’ubiquinone et les probiotiques contenant L. casei réduisent le score DAS28 dans la PR. Les preuves ont été considérées comme modérées pour soutenir que le jus de canneberge, l’acide folique et l’acide alpha-lipoïque ne réduisent pas le score DAS28 dans la PR.
La plupart des résultats n’ont jamais été confirmés par des essais ultérieurs, ce qui limite la force des preuves. Par conséquent, il est grandement nécessaire de confirmer les résultats positifs précédents afin de conclure si l’alimentation ou les compléments alimentaires peuvent être utilisés en tant que traitements adjuvants pour réduire l’activité de la maladie dans la polyarthrite.

Nelson 2020

Et une autre, plus récente :

Les expositions qui ont été évaluées par des études multiples et bien menées (l’oméga-3 pour la polyarthrite rhumatoïde) ont été classées comme des preuves modérées de faibles effets sur la progression de la maladie.

(…) Il n’existe pas de preuves de haut niveau.

Gwinnutt 2022

Qu’est-ce que je tire personnellement de tout ça ?

Pour prendre de bonnes décisions basées sur la science, il est important de considérer toutes les études. Y compris celles qui sont sceptiques et qui ne trouvent pas de résultats convaincants pour une certaine intervention. Cela nous permet d’évaluer de manière plus objective les preuves et de minimiser les influences potentielles liées à des intérêts financiers ou à des biais de recherche.

Or, les études qui trouvent des résultats positifs ont plus de chances d’être publiées que celles qui ne trouvent rien d’intéressant. C’est quelque chose de bien connu : le biais de publication.

Donc, en donnant plus de crédit aux études sceptiques, nous évitons de nous fier uniquement aux études qui pourraient être biaisées.

Ma conclusion : compte-tenu de la faible qualité des preuves disponobles, et des résultats discordants dans les publications pourtant de meilleure qualité, les compléments alimentaires ne me semblent pas pour l’instant une bonne piste de traitement naturel pour la polyarthrite rhumatoïde.

Pour les personnes qui souhaiteraient tout de même essayer, il faudrait selon moi a minima :

  • tester en priorité les compléments les plus susceptibles d’être efficaces dans les études citées ici ;
  • vérifier qu’il n’existe pas d’interaction médicamenteuse négative avec les autres traitements qu’on prend déjà (en demandant par exemple l’avis de son rhumatologue) ;
  • connaître précisément la quantité qu’on prend ;
  • évaluer avant et après le traitement sa douleur (en la quantifiant) ou un autre symptôme sur lequel on espère un effet.

3. L’homéopathie contre la polyarthrite

Vous trouverez toujours des professionnel(le)s de santé pour vanter les mérites de l’homéopathie. Vous trouverez de nombreuses recommandations de granules à prendre contre la polyarthrite : Belladonna en 5 CH, Apis Mellifica en 5 CH ou 7 CH,  Natrum muriaticum 9 ou 12 CH, Rhus toxicodendron 7CH, Bryonia 7CH, Bryonia alba 7 CH, rhus toxicodendron 7 CH, ferrum phosphoricum 7 CH, etc. (À peu près chaque site cite un remède homéopathique différent.)

Voici ma position sur le sujet, en général, puis plus spécifiquement par rapport à la polyarthrite.

L’homéopathie est peu plausible. “Plausible” signifie que quelque chose semble être raisonnable ou crédible, en accord avec les connaissances et les principes établis. Lorsqu’une idée ou une hypothèse est peu plausible, cela signifie qu’elle n’est pas cohérente avec ce que nous savons déjà et qu’elle peut être considérée comme peu possible ou probable.

Pourquoi l’homéopathie est peu plausible ? Car les principes fondamentaux de l’homéopathie, tels que la dilution extrême des substances actives et le principe de similitude (comme soigner le semblable avec le semblable), vont à l’encontre des connaissances et des lois établies de la chimie, de la pharmacologie et de la biologie. Les dilutions extrêmes utilisées en homéopathie impliquent souvent qu’aucune molécule active ne subsiste dans les produits finis. Cela contredit les principes scientifiques bien établis.

Il existe quelques études visant à évaluer l’effet de l’homéopathie chez des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. La plupart ont été réalisées au milieu du 20ème siècle.

Les études montrant des résultats positifs pour l’homéopathie présentent des défauts méthodologiques, un faible échantillonnage, des biais de sélection, ou des problèmes de conception qui les rendent peu fiables.

De plus, les études avec des résultats positifs ont plus de chances d’être publiées que celles avec des résultats négatifs ou non significatifs, ce qui fausse la perception globale des preuves. C’est ce qu’on appelle le biais de publication.

Comme expliquer alors que certaines personnes ressentent une réelle amélioration grâce à l’homéopathie (ressenti qu’on ne peut bien sûr pas nier) ? Voici un explication, donnée par une équipe de recherche qui étudie les médecines alternatives et complémentaires :

L’intervention homéopathique chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde chronique, active mais relativement stable, présente des avantages cliniques significatifs qui sont attribuables principalement au processus de consultation homéopathique. Les remèdes homéopathiques eux-mêmes ne semblent pas apporter de bénéfices spécifiques.
Bien qu’aucune différence significative entre les groupes n’ait été observée pour l’un ou l’autre des résultats primaires, des améliorations statistiques et cliniquement pertinentes ont été observées chez les patients ayant bénéficié de consultations pour certains résultats secondaires tout aussi valables et pertinents.

Brien 2011

Ma conclusion : je ne recommande pas l’homéopathie en cas de polyarthrite rhumatoïde. En revanche, la plausibilité d’effet indésirable est aussi très faible.

4. Les régimes et l’alimentation anti-inflammatoire contre la polyarthrite

J’ai déjà consacré un article complet au lien entre alimentation anti inflammatoire, régime, jeune et polyarthrite rhumatoïde (PR).

Voici les 3 points clés de cet article :

  1. Les preuves sont dans tous les cas de faible qualité, car il est difficile d’évaluer l’efficacité d’un régime, indépendamment des autres choses que les gens font. Le régime pour lequel les données sont les plus favorables est le régime méditerranéen. S’il y a un effet, il est de petite taille, de l’ordre d’une diminution de la douleur de 10 %.
  2. Il n’y a vraiment aucune preuve de qualité en faveur du régime sans gluten en cas de PR (sans maladie cœliaque associée). Tout comme pour le régime seignalet ou le jeûne intermittent.
  3. Tous les régimes alimentaires peuvent potentiellement faire prendre ou perdre du poids. Cela peut être considéré dans certains cas comme un effet secondaire. C’est un élément à prendre en compte quand on essaie d’évaluer la balance bénéfice-risque pour soi.

Ma conclusion : il n’y a pas d’intérêt à se tourner vers les régimes anti-inflammatoires ou sans gluten. Pourquoi pas essayer d’avoir une alimentation plus proche du régime méditérannéen, même s’ils era très difficile d’évaluer de manière analytique l’effet, et que si effet il y a, il sera sans doute de très petite ampleur.

5. Le cannabidiol contre la polyarthrite rhumatoïde

J’ai aussi consacré un article complet au bienfaits et limites du CBD en cas de polyarthrite rhumatoïde.

Voilà ce que je dis en général à les patient(e)s qui me demandent mon avis sur le CBD :

  • par rapport à d’autres substances (homéopathie, fleurs de Bach, etc.), il est plus raisonnable de penser que le CBD peut avoir un petit effet sur les douleurs ;
  • il y a peu d’études sur le sujet ;
  • les rares études ne montrent pas d’effet supérieur à un placebo ;
  • on sait en revanche qu’il y a peu d’effets secondaires graves liés à la consommation de CBD.

Quel est le meilleur traitement naturel contre la polyarthrite ?

Lorrsqu’on pense “traitement naturel”, on pense surtout aux choses qui :

  • se trouvent facilement ;
  • sans ordonnance ;
  • nécessitent peu d’efforts : simplement avaler quelque chose.

C’est d’ailleurs le cas des 5 traitements naturels de la polyarthrite que j’ai décortiqué. Mais il existe en réalité quantité d’autres traimtements naturels au sens de sans médicament.

En voici un aperçu :

schéma qui montre plus de 15 traitements non médicamenteux de la polyarthrite rhumatoïde
Plein de traitements sans médicaments souvent suggérés contre la polyarthrite. Le but de la publication dans lequel ce schéma a été publié était justement de faire le tri sur les plus suseptibles d’être efficaces ! Source : Majnik 2022

Lequel des traitements naturels de la polyarthrite non cités parmi les 5 listés fait le plus consensus ?

L’activité physique.

L’activité physique et les exercices dans la polyarthrite sont des interventions non pharmacologiques efficaces pour certains résultats, tels que la fonction de la main, la force musculaire et la fatigue, sans détérioration de la douleur, de l’activité de la maladie et de l’atteinte radiologique.

Küçükdeveci 2023

Sur la base de notre étude, nous avons découvert que l‘augmentation des activités physiques et des exercices d’aérobie augmentait le bien-être général et diminuait la charge inflammatoire, ce qui aurait en fin de compte un impact positif sur les fonctions cognitives (chez les personnes atteintes de polyarthrite).

Akram 2021
effets de l'activité physique en cas de polyarthrite
Pourquoi il est raisonnable d’espérer un effet positif de l’activité physique sur les fonctions cognitives en cas de polyarthrite. Source : Akram 2021

Des similitudes ont été constatées entre les obstacles spécifiques à la polyarthrite et les avantages de l’activité physique et de l’exercice. Par exemple la douleur et la fatigue sont réquemment mentionnées comme des obstacles, mais la réduction de la douleur et de la fatigue est perçue comme un avantage de l’activité physique et de l’exercice. Même si l’exercice n’influe pas sur l’existence des obstacles, les patients physiquement actifs semblent plus à même de les surmonter.

Jet J C S Veldhuijzen van Zanten 2015

Quel type d’activité physique spécifiquement ? À quelle fréquence et intensité ?

Pour que les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) en retirent le maximum de bénéfices, différentes méthodes d’exercice doivent être sélectionnées en fonction des symptômes. Pour les patients atteints de PR, tout exercice est préférable à l’absence d’exercice, mais l’intensité, la fréquence et la durée de l’exercice pour obtenir de meilleurs résultats ne sont pas déterminées.

Hu 2021

Lorsque les études s’intéressent à l’effet de l’activité physique sur la polyarthrite et à ses effets secondaires, elles ne relatent pas d’effets secondaires significatifs (Ye 2022).

En l’absence de recommandations spécifiques d’activité physique pour les personnes atteintes de polyarthrite, les recommandations générales s’appliquent :

  • activité physique d’intensité modérée à intense. C’est-à-dire une activité qui sollicite un léger essouflement voire un fort essouflement ;
  • pendant au moins 150 minutes par semaine
  • idéalement, cela devrait être réparti sur plusieurs jours de la semaine.

Si vous n’arrivez pas à mettre en place cette habitude d’activité physique par vous-même, il existe de nombreux professionnels pour vous aider : kinés, enseignant(e)s en activité physique adaptée, entraineurs et entraineuses sportif, cours de sport collectif via des associations, séjours en centres de rééducation, hôpital de jour, applications sur smartphones, et.

soigner naturellement la polyarthrite rhumatoïde

Conclusion sur les traitements naturels de la polyarthrite rhumatoïde

Voilà ce que je dis aujourd’hui à mes patient(e)s en quête de solutions naturelles contre la polyarthrite :

  1. le traitement naturel qui a le plus de chance de vous procurer une amélioration de vos symptômes et plus de bien-être, c’est l’exercice. Prendre le temps, au moins 3 fois par semaine, de réaliser pendant quelques dizaines de minutes, un effort physique qui vous essouffle un peu. J’adapte la suggestion d’activité en fonction de mes patient(e)s. Faites-le de manière progressive, pour que cela n’augmente pas la douleur.
  2. il ne faut pas s’attendre à une amélioration phénoménale. Mais les symptômes peuvent aussi aussi s’estomper tout seul, ou ne jamais s’aggraver, quoi que vous fassiez ! Et vous pourrez bénéficier des autres bienfaits de l’exercice sur la santé physique et mentale.

En général, mes patient(e)s me demandent très souvent mon avis sur des pommades à appliquer, des plantes ou compléments alimentaires disponibles en pharmacie, l’homéopathie, l’acupuncture, etc.. Selon la façon dont ils formulent leur interrogation, je leur réponds de manière plus ou moins détaillée.

Je leur dis que je comprends tout à fait qu’ils aient envie de se tourner vers ce type de solution, car c’est très facile à mettre en place. Mais qu’à ce jour, on ne peut pas attendre une efficacité sur la polyarthrite. Et que s’il y a un effet sur les douleurs ou d’autres symptômes, il sera faible, et probablement plus en lien avec l’effet placebo.

Bien évidemment, la décision finale appartient à la personne qui est gênée par sa polyarthrite (vous !), sur la base des informations qui remportent le plus votre adhésion !

***

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📚 SOURCES

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photo de nelly darbois, kinésithérapeute et rédactrice scientifique sur la santé et communication

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