Vous avez un torticolis, une douleur au cou avec la sensation qu’il est comme bloqué, vous vous demandez combien de temps ça peut durer ? C’est une réaction tout à fait habituelle lorsqu’on ressent cela, que ce soit la première fois ou une énième fois.
Kinésithérapeute, je réponds aux questions les plus fréquentes des internautes sur la durée du torticolis : au bout de combien de temps en moyenne les douleurs diminuent ? Faut-il s’inquiéter ? Qu’est-il recommandé de faire ? Quelles sont les durées d’arrêt de travail habituelles ?
Pour répondre de la manière la plus fiable et précise possible à ces questions, je me base sur :
- mon expérience de kiné depuis 2009 ;
- mes recherches et lectures approfondies dans la littérature médicale internationale (toutes les sources en fin d’article).
Encore des questions, une remarque, un retour d’expérience à partager ? Rendez-vous en commentaire 🙂.
Bonne lecture !
♻️ Dernière mise à jour : août 2023.
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Si vous souhaitez plus d’informations sur les suites de ce type de blessure, découvrez mon ebook.
Sommaire
- Les différents types de torticolis et douleurs cervicales
- Comment être sûr que c’est un torticolis et pas autre chose ?
- Comment on connaît la durée moyenne d’un torticolis ?
- Quelle est la durée d’un torticolis, des douleurs au cou ?
- Durée moyenne
- Durée maximale
- Évolution linéaire ?
- Pronostic de MON problème ?
- Que peut-on faire pour que le torticolis dure moins longtemps ?
- Ce que disent les recommandations internationales
- Mon interprétation de kiné de ces recommandations
- Quelle est la durée d’un arrêt de travail pour un torticolis ?
- Est-ce que ça peut être dangereux si ça dure longtemps ?
Différents types de torticolis et douleur cervicale
Au fil des décennies, la façon de classifier les douleurs au cou évolue. Aujourd’hui, on distingue deux grands types de douleur au cou :
- les cervicalgies non spécifiques (on dit aussi “communes”) : les torticolis en font partie. C’est à ces douleurs qu’on va s’intéresser dans cet article. Souvent, on parlera des cervicalgies non spécifiques en général plutôt que du torticolis, car il est difficile de faire un diagnostic spécifique du torticolis (les critères pour l’objectiver ne font pas forcément consensus, et ne sont pas très reproductibles) ;
- les cervicalgies spécifiques : il y a un autre problème sous-jacent. Le torticolis n’en fait pas partie.
Cervicalgie veut dire douleur cervicale ou douleur au cou : ces 3 termes désignent la même chose. On rajoute derrière souvent le terme aigu : cela signifie que c’est une douleur qui est apparue récemment, qui dure que depuis quelques jours/semaines ou mois, et pas des années.
Chez le bébé, il existe aussi les torticolis congénitaux.
Le torticolis fait partie des cervicalgies aiguës : douleurs au cou qui apparaissent assez subitement.
Comment être sûr que c’est un torticolis et pas autre chose ?
Il faut s’interroger sur les problèmes que vous rencontrez : est-ce “seulement” une douleur et une gêne de mobilité au cou ? Ou avez-vous d’autres symptômes tels que :
- de la fièvre,
- une perte de poids,
- une paralysie du bras,
- des migraines récentes et invalidantes (céphalées), etc. ?

Si vous consultez un professionnel de santé, il va justement s’assurer que vous n’avez pas d’autres problèmes que la “simple” douleur et gêne au cou. Ces autres problèmes pourraient indiquer l’existence d’une autre pathologie dont la cervicalgie est une des conséquences. Et dans ce cas-là uniquement, cela vaudrait le coût d’investiguer plus, de faire peut-être d’autres examens.
Cela dépendra aussi du mode de survenue de cette douleur : subitement sans rien faire de particulier, lors d’un gros accident de voiture (cou du lapin ?), etc.
Mais si votre soignant n’a pas estimé nécessaire de faire une radio, un IRM, un scanner, une prise de sang ou autre, c’est qu’il ou elle estime que vous n’avez pas d’autres signes évocateurs de quelque chose de plus grave. Et qu’il s’agit donc probablement d’une “simple” cervicalgie non spécifique : torticolis ou autre.
On a tendance à l’oublier, mais faire une radio, un scanner, ce n’est pas anodin. L’irradiation répétée dans une vie n’est pas ce qu’il y a de plus sain, sans compter le temps passé à obtenir et réaliser ces examens, plutôt que reprendre le cours de sa vie le plus normalement possible.
Ce qui caractrise un torticolis par rapport aux autres types de cervicalgies non spécifiques c’est souvent :
- des contractures (ou tensions) d’un ou plusieurs muscles du cou, tels que le trapèze ou le sterno-cléido-maastoïdien (SCOM ;
- une attitude de la tête en rotation et flexion d’un côté ;
- une difficulté à tourner la tête (parfois même, une impossibilité de tourner la tête).
Mais cela n’a pas vraiment d’importance en pratique, car la prise en charge suivra les mêmes grandes lignes pour toutes les douleurs au cou non spécifiques.
On ne peut jamais être sûr à 100 % d’un diagnostic (même si on aimerait !) : c’est simplement l’option à privilégier si vous n’avez pas des signes évocateurs de quelque chose d’autre.
Comment on connaît la durée moyenne d’un torticolis ?
Il y a plusieurs moyens d’avoir une idée de combien de temps dure en moyenne un épisode aigu de torticolis :
- demander à ses proches qui ont déjà vécu ça combien de temps ça a duré pour eux ;
- solliciter l’avis de son médecin ou kiné en lui demandant combien ça dure en moyenne pour sa patientèle (ou se fier à sa propre expérience si on est soi-même professionnel de santé) ;
- regarder les résultats des études cliniques qui suivent des centaines ou milliers de personnes avec ou sans problème de cervicalgie pendant des années, et qui suivent l’évolution de leur douleur au cou quand elle apparaît.
Vous constaterez sans doute en lisant ces propositions que la troisième option est sans doute celle qui donnera l’approximation la plus fiable. En effet :
- vos proches ne se rappellent peut-être plus bien de l’évolution exacte de leurs symptômes. De plus, leur évolution n’est peut-être pas représentative d’une cervicalgie. Le ressenti d’une ou deux personnes n’est pas un échantillon assez large pour se faire une idée précise de la durée d’un problème de santé ;
- les professionnels de santé ont accès à un réseau plus large de personnes, ce qui est déjà mieux. Mais toutes les personnes qui consultent ne reviennent pas forcément donner des nouvelles quand ça va mieux ! L’estimation de l’évolution peut donc être biaisée… De plus, selon la façon de pratiquer du professionnel, il n’attirera pas forcément le même type de personnes, et ne verra pas donc un échantillon représentatif.
- les études permettent de limiter ces biais, même si ce n’est jamais parfait !
C’est pour cela que je vais maintenant m’appuyer en grande partie sur les études. Comme la douleur au cou est un problème très fréquent, nous avons la chance d’avoir beaucoup de recul sur son évolution !
Quelle est la durée d’un torticolis, des douleurs au cou ?
Il faut déjà bien s’entendre sur la durée de quoi on parle. Est-ce qu’on parle de la durée :
- des douleurs ;
- de la gêne pour tourner ou bouger la tête ;
- de la sensation de perte de souplesse ;
- de tout à la fois.
Avant de rentrer plus dans le détail, je vous donne déjà quelques éléments optimistes : la douleur intense diminue très rapidement : en quelques heures, quelques jours tout au plus. Il faut parfois attendre 3 à 7 jours pour voir du mieux, mais la douleur diminuera, quoi que vous fassiez.
Chez beaucoup de personnes, la durée de la douleur d’un torticolis est de quelques jours à quelques semaines.
Durée moyenne et maximale d’une douleur au cou
Vous souhaitez peut-être connaître les chiffres précis d’évolution d’une cervicalgie aiguë ? Je vais vous les donner.
Lorsqu’on a une douleur au cou, la douleur va diminuer de manière importante dans les jours ou tout au plus 2 semaines qui suivent le déclenchement de la douleur. L’image ci-dessous l’illustre : on voit que la courbe diminue beaucoup au début (elle descend). Et cette courbe représente l’intensité de la douleur, telle qu’elle est ressentie par les personnes qui ont une cervicalgie.

En voyant ces courbes, vous pourrez peut-être penser : “oulala, mais la douleur ne diminue pas totalement pendant longtemps” ! Effectivement, ces courbes sont celles d’évolution de la douleur chez des personnes qui :
- consulte un professionnel de santé pour leur douleur ;
- acceptent d’être inclues dans une étude qui va suivre l’évolution de leur problème.
Ces 2 facteurs font que les données qu’on a sur l’évolution des douleurs cervicales décrivent une réalité pire que ce qui est réellement. Car les études n’incluent pas les personnes qui ne consultent pas, car le torticolis passe très vite.
J’ai plusieurs exemples de ce type, et mes collègues kinés aussi probablement : on prend en charge quelqu’un pour une pathologie X ou Y (une prothèse de genou, un AVC, etc.). Cette personne a un jour en plus un torticolis : on la rassure, on ne fait rien de spécial. 3 jours plus tard, elle n’a plus rien, et elle n’a pas consulté spécifiquement pour cela.
Regardez aussi les résultats de Vasseljen 2013, qui, contrairement aux autres, a fait en sorte d’inclure des personnes qui n’ont pas forcément consulté un professionnel de santé pour leur douleur au cou. Les personnes de cette étude récupèrent mieux et plus vite.
Il y a des chances pour que vous fassiez parti de cette catégorie de personne là : chez qui la douleur disparaît vite et bien !
Néanmoins, voici quelques autres données chez justement ces personnes chez qui la douleur traîne un peu plus longtemps : 1 semaine, 1 mois, voire plus.
Nombre de patient(e)s | Durée du suivi | Évolution | Référence |
---|---|---|---|
888 | 1 an | 15 % ont une douleur qui diminue au fil des semaines (parfois jours) et ne revient jamais | Irgens 2022 |
1209 | 1 an | 24 % ont une douleur qui fluctue et qui reste évaluée en moyenne à 2,7/10 pendant un peu plus d’1 mois (39 jours) | Myhrvold 2020 |
448 | 6 mois | 90 % ont une amélioration globale importante de leurs symptômes au bout de 6 semaines maximum | Ailliet 2018 |
116 | 1 an | La douleur diminue rapidement dans les 4 premières semaines | Vasseljen 2013 |
283 | 1 an | La douleur et la gêne pour les activités du quotidien diminuent surtout les 6 premières semaines après le début des symptômes. Les douleurs passent en moyenne de 64/100 à 35/100. La gêne de 30 à 17/100. | Hush 2011 |
804 | 6 à 12 mois | 1 patient sur 2 à 1 patient sur 4 récupère totalement dans les 6 à 12 mois selon les études | VerHagen 2011 |
Durée moyenne et maximale d’un torticolis spasmodique idiopathique
Au cours de vos recherches, vous avez peut-être entendu parler du torticolis spasmodique (aussi appelé dystonie cervicale). C’est une forme particulière de torticolis où les muscles du cou se contractent fréquemment de manière involontaire.
Ce problème peut être lié à une autre pathologie, notamment neurologique, ou à la prise de certains médicaments. Ou peut exister seul, on parle dans ce cas de torticolis spasmodique idiopathique.
C’est une forme de torticolis rare : il est fort probable que vous ne soyez PAS touché par ce type de torticolis. Je mets quand même quelques données à son sujet, car on en trouve très peu en français.
À nouveau, les durées d’évolution indiquées dans les études cliniques auront tendance à être beaucoup plus pessimistes que la réalité. Pour une raison très simple : les personnes qui ont les formes de torticolis qui dure le moins longtemps ne consultent même pas un professionnel de santé, la douleur disparaît d’elle-même en quelques heures (j’ai plusieurs exemples dans ce cas). Les personnes inclues dans les études sont en fait celles chez qui le torticolis dure probablement le plus longtemps.
Cela biaise donc les délais moyens de guérison et disparition des douleurs, qui sont en réalité probablement plus courts. Ceci dit, cela fait une bonne base, et peut rassurer les personnes chez qui les douleurs durent plus longtemps : elles ne sont pas seules, et cela finit tout de même par passer chez beaucoup de monde.
Nombre de patient(e)s | Durée du suivi | Évolution | Référence |
---|---|---|---|
72 | 7 ans | 20 % ont une disparation totale des douleurs, dont 87 % dans les 3 ans | Jahanshahi 1990 |
? | ? | 20 % ont une régression totale des symptômes | Van Zandijck 1995 |
Évolution linéaire ?
800 personnes ayant eu un épisode de cervicalgie ont reçu des SMS pendant un an pour que l’évolution de leur douleur soit suivie, pendant un an. Voici comment leur douleur a évolué :
- elle est forte au début, disparaît progressivement jusqu’à être totalement absente et ne revient jamais (en tout cas, pas dans les mois qui suivent) (15 % des gens) ;
- elle est forte au début, disparaît progressivement jusqu’à être totalement absente et revient quelques semaines ou mois après, en resuivant le même schéma (37 % des gens) ;
- la douleur n’est pas très importante, mais persiste, sans vraiment diminuer ;
- la douleur fluctue, mais ne disparaît jamais vraiment ;
- la douleur reste importante longtemps, sans vraiment s’atténuer.
L’image ci-dessous illustre justement ces différents scénarios possibles d’évolution. Elle peut compliqué à comprendre, mais il faut simplement constater que les traits de couleurs ne sont pas tous droits : ils redescendent et remontent souvent. Cala signifie que chez certaines personnes, la douleur fluctue : elle diminue, puis ré-augmente, sans que cela signifie que ce soit une complication ou un signe de gravité.

Après une douleur au cou, chez certaines personnes, la douleur va diminuer progressivement jusqu’à disparaître totalement et ne jamais revenir (environ 1 personne/10). Pour d’autres, la douleur va fluctuer : diminuer, puis ré-augmenter. Cela est souvent source d’inquiétude, pourtant, c’est une évolution bien connue et qui n’est pas signe de gravité ou d’un autre problème.
Pronostic de MON problème ?
Vous vous dites peut-être : “c’est bien beau tout ça, mais ce qui m’intéresse, c’est comment MOI je vais récupérer, et pas comment récupèrent les gens en moyenne“. Je comprends tout à fait que vous pensiez cela ! (Et je ressens exactement la même chose quand j’ai moi-même ou un proche un problème.)
Sachez que les équipes de recherche essaient aussi de répondre à cette question : quels sont les facteurs qui font une qu’une personne va plus vite récupérer (Walton 2013)? Mieux récupérer ? Comme ça, on pourrait mieux personnaliser le pronostic de récupération.
Il y a cependant plusieurs problèmes :
- on a beaucoup de mal à identifier ces facteurs ;
- même si on arrive à en identifier certains (comme l’intensité de la douleur initiale), cela ne veut pas dire que toutes les personnes qui ont ce facteur vont bien/mal récupérer. On peut donc alerter inutilement les personnes pour rien ;
- ils ne sont pas forcément modifiables. Ça peut donc être assez frustrant de faire partie de la catégorie des personnes plus “à risque” et de ne rien pouvoir y faire.
Pour ma part, j’informe mes patient(e)s sur ce point uniquement s’ils me demandent très clairement d’être très franche et précise sur le pronostic. S’ils sont assez évasifs à ce sujet, je me contente de leur énoncer les durées moyennes d’évolution. À vous de voir quelle attitude vous souhaitez adopter, en tant que patient(e)s ou clinicien(ne) !
Vous n’avez donc pas non plus à culpabiliser si vous faites partie des personnes chez qui la douleur met plus de temps à partir. Ce n’est pas parce que vous avez fait quelque chose de mal, ou que vous n’avez pas fait quelque chose que vous auriez du faire : c’est plutôt pas de chance.
Que peut-on faire pour que le torticolis dure moins longtemps ?
Comment accélérer la guérison d’un torticolis ? Sachez que malgré des décennies d’études à ce sujet, on a beaucoup de mal à identifier des traitements ou astuces qui ont une grande chance d’accélérer cette guérison (en tout cas, plus que le ferait n’importe quel placebo).
Ce que disent les recommandations internationales
Parmi les 20 guides de recommandations de bonne pratique sur la cervicalgie non spécifique à l’usage des professionnels de santé, ce qui est dit dedans est très différent (Parikh 2019). Les expert(e)s ont du mal à se mettre d’accord sur ce qu’il faut faire pour diagnostiquer, prévenir et traiter les douleurs cervicales aiguës.
Ces guides, français ou d’autres pays, sont rédigés par des médecins, des kinés ou des chiropracteurs.
Voici ce que dit une publication qui tente de faire une synthèse de ces 20 guides (Parikh 2019), sur ce qu’il faut faire en cas de cervicalgie :
- ✅ tous les guides (sauf 1) disent que les exercices actifs sont bénéfiques (peu importe d’ailleurs quels exercices actifs, tant qu’on est actif. Il n’y a pas UN oumême DES exercices “magiques”, qu(il faudrait appliquer pour être sûr de s’en sortir);
- tous les guides (sauf 2) recommandent la manipulation et la mobilisation ;
- la majorité des guides recommandent d’informer/éduquer les patient(e)s sur l’importance de ne pas se reposer plus de 3 jours et rester actif ; cependant, quatre guides déclarent que l’éducation n’est pas bénéfique ;
- la moitié recommandent d’utiliser des médicaments, seuls ou en combinaison avec d’autres traiements (AINS, paracétamol et opioïdes sont les plus cités) ;
- ❌ la majorité sont contre les colliers cervicaux souples (“minerves”).

Concernant les autres traitements souvent pratiqués par les kinés, les guides ont des avis très différents (certains disent que c’est totalement inutile, d’autres que c’est bien), et encore moins de consensus se dégage à leur sujet : l’application de chaud ou de froid, l’utilisation des ultrasons en kiné, ou de l’électrothérapie par TENS, des techniques spécifiques de thérapie manuelle, le massage, etc.
Ce qui fait le plus consensus dans les recommandations sur la cervicalgie aiguë : faire des exercices actifs, bouger.
Mon interprétation de kiné de ces recommandations
Comme vous le savez peut-être si vous me lisez de temps en temps, je privilégie toujours dans ma façon de travailler les prises en charge avec un :
- maximum d’efficacité (théorique / empirique) ;
- minimum d’effets secondaires ;
- minimum de coût (en temps, en énergie, en argent) ;
- minimum de dépendance d’une tierce personne ou d’un matériel.
En prenant en compte ces 4 critères et ce que disent les guides de recommandation d’expert(e)s, les 3 meilleures choses que vous avez à faire selon moi sont de :
- croire en vos capacités propres d’autoguérison, quoi que vous fassiez ;
- continuer à faire les activités physiques que vous pouvez (marche, taches ménagères, bricolage, jardinage, etc.), tant que la douleur reste supportable en les faisant. Ces activités vous feront bouger le cou naturellement, indépendamment de tout exercice spécifique du cou que vous pourrez faire (faites un créneau pour vous en assurer 😉) ;
- consulter un médecin ou un kiné si vous avez besoin d’aide et que vous ne vous sentez pas de faie face seul à tout ça. Si vous avez besoin d’avoir des informations et exercices plus personnnalisés.
Voir aussi mon ebook !
Quelle est la durée d’un arrêt de travail pour un torticolis ?
Il n’y a pas de durée type d’un arrêt de travail quelle que soit la pathologie. Ce n’est pas le problème de santé qui dit si oui ou non vous pouvez être en arrêt, mais sa répercussion sur vos capacités physiques ou mentales. Et bien sûr, la nature de votre activité professionnelle.
Certaines personnes ayant un torticolis :
- n’auront pas d’arrêt de travail (la majorité selon mon expérience) ;
- auront un arrêt de travail d’un jour ou deux ;
- auront plusieurs jours ou semaines d’arrêt de travail ;
- seront en invalidité au bout de plusieurs années (une minorité).
L’Assurance maladie recommande aux médecins des durées d’arrêt de travail type pour certains problèmes de santé, mais la cervicalgie n’en fait pas partie.
Je n’ai pas trouvé de statistiques en France ou dans d’autres pays sur la durée d’e travail d’arrêt de travail moyenne après torticolis. Seulement ces petites données : en Ontario (États-Unis), sur 5761 travailleurs de la fin des années 2000 ayant été en arrêt de travail pour cervicalgie, la durée médiane d’arrêt de travail était de 13 jours. Cela veut dire que la moitié des gens étaient arrêtés entre 0 et 13 jours, et l’autre moitié plus de 13 jours (Van Eerd 2011).
La durée d’arrêt de travail est plus souvent comprise entre 0 et 3 jours pour un torticolis. Plus rarement, cela peut être plus long, allant jusqu’à plusieurs mois en cas de douleur qui devient chronique.
Est-ce que ça peut être dangereux si ça dure longtemps ?
Vous êtes peut-être inquiet parce que votre douleur dure longtemps : plus d’une semaine, 1 mois, des mois… Les personnes ne s’inquiètent pas forcément à partir du même seuil. Sachez que la durée d’une douleur au cou n’est pas un signe d’inquiétude en soi.
Une douleur qui traîne est quelque chose d’embêtant, et on aimerait bien sûr qu’il en soit autrement. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’il y a une maladie ou un problème grave derrière.
Pour suspecter quelque chose de grave qui nécessiterait peut-être plus d’examens et de traitement, il faut qu’il y ait d’autres symptômes que la douleur et la gêne au cou.
***
J’espère avoir répondu à vos principales interrogations sur la durée d’un torticolis. Pour résumer en quelques mots : vos douleurs peuvent s’estomper voire disparaître totalement en quelques jours, voire disparaître totalement en quelques jours. Les douleurs diminuent chez la plupart des gens principalement dans les 6 premières semaines suivant le début des symptômes. Chez certaines personnes, les douleurs peuvent durer plus longtemps, sans qu’il y ait quelque chose de grave derrière.
Le mieux est de rester optimiste, de continuer autant que possible vos activités qui vont “naturellement” ré-instaurer du mouvement au niveau de votre cou.
Si vous avez des questions, vous pouvez les laisser en commentaire 🙂.
Si vous ressentez le besoin d’en savoir plus sur la période de récupération après un torticolis, j’ai conçu ce guide au format ebook :
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📚 SOURCES
Pour identifier les publications scientifiques les plus pertinentes sur le sujet, j’ai exploré la plus grande base d’études médicales : la Medline, via Pubmed. Voici la requête que j’ai rentré : (torticollis [ti] or “neck pain” [ti] or “cervical pain” [ti] ) and (prognosis [ti] or trajectories [ti] or “natural course” [ti] or “natural history” [ti]). Les articles utilisés pour rédiger cet article sont listés ci-dessous.

Informations générales sur les cervicalgies
Parikh P, Santaguida P, Macdermid J, Gross A, Eshtiaghi A. Comparison of CPG’s for the diagnosis, prognosis and management of non-specific neck pain: a systematic review. BMC Musculoskelet Disord. 2019 Feb 14;20(1):81. doi: 10.1186/s12891-019-2441-3. PMID: 30764789; PMCID: PMC6376764.
Évolution des douleurs cervicales non spécifiques
Irgens, P., Myhrvold, B. L., Kongsted, A., Waagan, K., Engebretsen, K. B., Vøllestad, N. K., & Robinson, H. S. (2022). The clinical course of neck pain: Are trajectory patterns stable over a 1-year period? European Journal of Pain, 26, 531– 542
Myhrvold BL, Irgens P, Robinson HS, Engebretsen K, Natvig B, Kongsted A, Køpke Vøllestad N. Visual trajectory pattern as prognostic factors for neck pain. Eur J Pain. 2020 Oct;24(9):1752-1764. doi: 10.1002/ejp.1622. Epub 2020 Aug 4. PMID: 32755021.
Ailliet L, Rubinstein SM, Hoekstra T, van Tulder MW, de Vet HCW. Long-term trajectories of patients with neck pain and low back pain presenting to chiropractic care: A latent class growth analysis. Eur J Pain. 2018 Jan;22(1):103-113. doi: 10.1002/ejp.1094. Epub 2017 Sep 4. PMID: 28871611.
Vasseljen O, Woodhouse A, Bjørngaard JH, Leivseth L. Natural course of acute neck and low back pain in the general population: the HUNT study. Pain. 2013 Aug;154(8):1237-44. doi: 10.1016/j.pain.2013.03.032. Epub 2013 Apr 2. PMID: 23664654.
Hush JM, Lin CC, Michaleff ZA, Verhagen A, Refshauge KM. Prognosis of acute idiopathic neck pain is poor: a systematic review and meta-analysis. Arch Phys Med Rehabil. 2011 May;92(5):824-9. doi: 10.1016/j.apmr.2010.12.025. Epub 2011 Apr 1. PMID: 21458776.
Verhagen AP, Lewis M, Schellingerhout JM, Heymans MW, Dziedzic K, de Vet HC, Koes BW. Do whiplash patients differ from other patients with non-specific neck pain regarding pain, function or prognosis? Man Ther. 2011 Oct;16(5):456-62. doi: 10.1016/j.math.2011.02.009. Epub 2011 Mar 13. PMID: 21406332.
Évolution du torticolis spasmodique
Jahanshahi M, Marion MH, Marsden CD. Natural history of adult-onset idiopathic torticollis. Arch Neurol. 1990 May;47(5):548-52. doi: 10.1001/archneur.1990.00530050070014. PMID: 2334302.
Van Zandijcke M. Cervical dystonia (spasmodic torticollis). Some aspects of the natural history. Acta Neurol Belg. 1995 Dec;95(4):210-5. PMID: 8553794.
Facteurs pronostics
Walton DM, Macdermid JC, Santaguida PL, Gross A, Carlesso L; ICON. Results of an International Survey of Practice Patterns for Establishing Prognosis in Neck Pain: The ICON Project. Open Orthop J. 2013 Sep 20;7:387-95. doi: 10.2174/1874325001307010387. PMID: 24115968; PMCID: PMC3793579.
Durée d’arrêt de travail
Van Eerd D, Côté P, Kristman V, Rezai M, Hogg-Johnson S, Vidmar M, Beaton D. The course of work absenteeism involving neck pain: a cohort study of Ontario lost-time claimants. Spine (Phila Pa 1976). 2011 May 20;36(12):977-82. doi: 10.1097/BRS.0b013e3181e9b831. PMID: 21270717.
Cet article existe aussi en anglais : How Long Does a Torticollis Last?

Rédigé par Nelly Darbois
J’aime écrire des articles qui répondent à vos questions. En me basant sur mon expérience de kiné & rédactrice scientifique, et sur des recherches approfondies dans la littérature scientifique internationale.
J’habite en Savoie 🌞❄️, où j’ai crée ce site dorénavant visité par plus de 8 000 personnes chaque jour.
Quel bel article !!! Complet , précis , détaillé, qui a répondu à toutes mes questions . Merci
Merci beaucoup pour votre retour 🙂 !