De nombreux et nombreuses kinés (comme sans doute n’importe quel professionnel) se demandent chaque semaine “comment gagner plus” ou “quel est le salaire maximum” qu’on peut espérer ?
Cette question est doublement tabou :
- d’abord parce qu’elle évoque l’argent, quelque chose dont on a souvent du mal à parler ;
- mais en plus l’argent gagnée par un(e) professionnel(le) de santé. Hors, il est encore plus mal vu dans le secteur de la santé d’évoquer l’argent et de penser lucrativité. Sans compter que notre code de déontologie nous interdit en France de “pratiquer la kinésithérapie comme un commerce“.
Vous l’avez sans doute déjà constaté si vous venez régulièrement sur mon site : je parle assez librement d’argent, je déclare régulièrement les revenus que je touche et mes liens financiers.
Je suis plutôt convaincue que parler plus facilement de ces choses là est positif sur le long terme. Qu’il n’y a pas de honte à vouloir bien gagner sa vie. Et que cela ne se fait pas forcément au détriment des patient(e)s, de “l’intérêt collectif” ou de la planête.
Donc, voici avec cet article quelques pistes pour les kinés qui s’interrogent sur le salaire maximal possible d’un kiné, ou “comment gagner plus”. On verra que derrière ces questionnements se cachent probablement d’autres choses plus profondes que le simple gain monétaire !
Et j’aborderais aussi quelques considérations éthiques.
Bonne lecture !
♻️ Dernière mise à jour : juin 2023.
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Sommaire
- Pourquoi se documenter sur le salaire maximal d’un(e) kiné ?
- Comment connaître le salaire maximal d’un(e) kiné ?
- Quel est le salaire maximum qu’un(e) kiné peut espérer en France ?
- 6 choses auxquelles penser pour gagner plus quand on est kiné
- Gagner plus : est-ce vraiment ce qui nous importe ?
- Limiter ses charges et dépenses : le premier levier actionnable
- Se spécialiser en kiné pour gagner plus ?
- Faire des dépassements d’honoraires ou du hors nomenclature ?
- Gagner plus en kiné salarié ?
- Les inconvénients et les risques à gagner plus quand on est kiné
- Peut-on gagner plus comme kiné sans brader la qualité des soins délivrés ?
- Faut-il changer de métier pour gagner plus quand on est kiné ?
Pourquoi se documenter sur le salaire maximal d’un(e) kiné ?
Pourquoi j’ai décidé de me documenter sur le salaire que peut espérer au maximum un(e) kinésithérapeute en France ?
Pour au moins ces 3 raisons :
- plusieurs centaines de personnes se renseignent chaque mois via leur moteur de recherche sur le salaire maximal d’un kiné. Et une partie importante de mon activité professionnelle est de répondre aux questions que se posent le plus les internautes sur la kinésithérapie au sens large ;
- parce que le principal déterminant de la satisfaction professionnelle n’est pas forcément le salaire, même si c’est ce que l’on croit et perçoit au premier abord. Traiter du salaire maximal en kiné permet d’aborder ce sujet que je trouve intéressant ;
- parce qu’il n’existe actuellement aucune documentation précise à ce sujet.
Comment connaître le salaire maximal d’un(e) kiné ?
J’ai déjà assez bien creusé le sujet des salaires des kinés salariés à l’hôpital en France, et les revenus des kinés libéraux. Je sais donc qu’on a accès assez facilement aux revenus maximaux des personnes qui :
- ont une activité principale déclarée de kinésithérapeutes en France ;
- font appel aux services d’une association de gestion agrée.
Je m’appuierai pour cela sur les chiffres les plus récents en date fournis par l’UNASA et Arcolib (références précises en fin d’article).
Ces organismes communiquent en effet chaque année sur les chiffres d’affaires et les bénéfices des professionnels de santé libéraux. Avec des statistiques assez précises.
Concernant les salaires maximaux des kinésithérapeutes salariés, il y a moins de données précises. Je ferai des estimations à partir des grilles de salaire dans la fonction publique et pour les établissements privés.
Cet article n’abordera par contre pas les revenus potentiels générés par des personnes qui sont kinésithérapeutes de formation initiale, mais qui n’ont plus officiellement comme activité principale la kinésithérapie. Tout simplement parce que leur revenus sont trop difficiles à tracer de manière fiable !
Quel est le salaire maximum qu’un(e) kiné peut espérer en France ?
Je vais donc maintenant vous donner les salaires maximums auxquels un(e) kiné peut rationnellement prétendre de nos jours en France.
En comparant aussi avec le salaire médian en France : cela peut aider à relativiser.
Petit rappel pour celles et ceux qui comme moi n’étaient pas fans des maths à l’école :
- salaire kiné moyen : on prend (idéalement) tous les salaires des kinés en France, on divise par le nombre de kinés. C’est la moyenne ;
- salaire kiné médian : on prend (idéalement) tous les salaires des kinés en France 1 par 1, et on coupe la liste en 2 . Ça nous donne une valeur qui indique que la moitié des kinés gagnent plus que ce salaire, et l’autre moitié gagnent moins. C’est différent de la moyenne.
Salaire maximum d’un(e) kiné en salariat
Il existe 3 grands types d’établissements de santé ou de structures qui emploient des kinésithérapeutes salariés en France :
- les établissements publics (hôpitaux, SSR, établissements thermaux, etc.) ;
- les établissements privés :
- à but non lucratif, souvent gérés par des associations. Comme les centres de réeducation, les Centres d’accueil médico social précoce (CAMSP), les Instituts d’éducation motrice (IME), etc.
- à but lucratif. Cliniques, centres de rééducation, centres thermaux, etc.
- les cabinets de kinésithérapie en libéral qui emploient des kinés sous le statut de salarié.
Salaire maximum d’un kiné dans le public
Les salariés du public ont des salaires dépendants d’une grille, dépendante de l’ancienneté. Mais les établissements ont certaines marges de manoeuvre.
En ajoutant des primes (appelées souvent indemnités) ou en effectuant d’autres montages financiers, un(e) kiné peut être payé plus que ce que prévoient les grilles.
Néanmoins, les grilles donnent une estimation du montant maximal auquel un(e) kiné salarié peut s’attendre : 3 150 euros net/mois en fin de carrière.
Ce montant peut donc être légèrement inférieur avec des primes. Ou en accédant au statut et à une fiche de poste de cadre de rééducation ou de cadre de santé.
Salaire maximum d’un kiné dans d’autres établissements ou structures en salariat
Il est beaucoup plus difficile d’avoir des chiffres précis sur les salaires des établissements ou structures privées, à but lucratif ou non. Car :
- elles dépendent de Conventions différentes ;
- les Conventions ne sont pas forcément accessibles ;
- elles ont aussi des marges de manoeuvre au-delà de ces grilles de salaire fixées dans la Convention. Par le biais de “primes”, indemnités : complément technicité, indemnité permettant de garantir le salaire minimum conventionnel, indemnité de promotion, etc?
Une des Conventions la plus fréquemment appliquée dans le privé est la CCN 51 FEHAP (privé à but non lucratif) :
- Le salaire actuel minimal est de 1668 euros net sans le ségur
- Le salaire maximal théorique est 34 % supérieur : prime d’ancienneté mximale de 34 % à partir de 35 ans d’ancienneté
- Le salaire maximal théorique d’un(e) kiné salarié du privé à but non lucratif sous convention CCN 51 est donc, prime Ségur comprise, de 2 418 euros net/mois.
Ce chiffre est probablement une estimation très basse au regard des salaires que j’ai personnellement eu en tant que kiné dans le privé à but non lucratif en début de carrière.
Il illustre cependant que les salaires minimums comme maximums ne sont pas forément plus élevés dans le privé.
Il est impossible selon mes recherches d’avoir une estimation du salaire max des kinés dans les autres types de structure.
Salaire maximum d’une(e) kiné libéral
La meilleure approximation du salaire max d’un(e) kiné libéral en France se fait selon moi selon les revenus officiellement déclarés par les kinés.
Cela nous donne une idée réaliste du “champ des possibles”.
Selon les chiffres de l’UNASA, sur les revenus déclarés en 2021, 1/4 des kinés libéraux gagnent plus de 5700 net/mois.
Il s’agit des revenus des kinés libéraux titulaires, assistant(e)s ou collaborateurs/collaboratrices.
Les revenus des kinés remplaçant(e)s sont inférieurs : un quart gagne plus de 3548 euros net/mois, et non 5700 net/mois.
Ces revenus des kinés libéraux sont nettement supérieurs par rapport au salaire médian en France :
- le revenu médian d’un(e) kiné remplaçant(e) (ceux qui gagnent le moins en libéral) est de 2 824 euros net/mois ;
- le revenu médian en France en 2019 est à 1 837 euros euros net/mois (source : Insee).
Bien sûr ces revenus sont à mettre en relation avec le nombre d’heures travaillées par semaine et sur l’année. Nous n’avons pas accès à ces données.
Il n’est pas rare cependant de tomber sur des kinés qui travaillent plus de 50 heures par semaine, allant même jusqu’à 70 heures par semaine. Avec un nombre de semaines de vacances annuelles parfois inférieur au minimum légal de 5 semaines de vacancesen salariat.
Il faut aussi prendre en compte la moins bonne couverture sociale en libéral en cas d’incapacité, de maladie, de formation ou de retraite (voir cet article sur la retraite des kinés libéraux). Et en cas de perte/ arrêt d’emploi, il n’y a aucune possibilité de toucher des indémnités.
Sur la base de ces estimations : un(e) kiné salarié(e) en France peut espérer gagner au maximum un salaire de 3 000 à 4000 euros net/mois. Un(e) kiné libéral entre 5 000 et 10 000 euros net/mois, probablement en faisant beaucoup d’heures.
Il s’agit là bien d’un maximum. L’immense majorité des kinés gagnent beaucoup moins que ces montants.
6 choses auxquelles penser pour gagner plus quand on est kiné
Maintenant que nous avons vu les montants maximum de salaire et revenu qu’on peut espérer comme kiné en France de nos jours, voici quelques réflexions sur comment augmenter ses revenus.
Si possible en restant dans la légalité et l’éthique ! (Par exemple, prendre plusieurs patients en même temps n’est pas toujours autorisé.)
Vous pourrez aussi consulter sur ce sujet mon ebook : Augmenter ses revenus de kiné libéral sans prendre plus de patients ni garder les gens moins longtemps
Gagner plus : est-ce vraiment ce qui nous importe ?
À force de discuter avec d’autres kinés plus ou moins satisfaits de leurs revenus, j’ai constaté la chose suivante : quand on creuse un peu la source d’insatisfaction n’est pas forcément uniquement le salaire.
Mais plutôt un déséquilibre entre ces 2 choses :
- l’argent qu’on gagne ;
- la qualité de vie et la satisfaction que cela nous procure, au travail comme en dehors du travail.
Ce constant personnel est je pense plutôt aligné avec les résultats des enquêtes sur les facteurs de satisfaction professionnelle des salariés et des indépendants. J’indique en fin d’articles quelques références de travaux académiques à ce sujet, mais voici en gros ce qu’on sait de ce qui rend les gens heureux au travail ou non, toute profession confondue.
Chez les salariés, voici quelques-uns des principaux facteurs de satisfaction décrits :
- La qualité des relations interpersonnelles sur le lieu de travail : les interactions avec les collègues, les supérieurs hiérarchiques et les clients ou patients.
- Les possibilités de développement professionnel : les opportunités de formation, de promotion et de carrière.
- La rémunération : le salaire de base et les avantages sociaux.
Chez les indépendant(e)s :
- La flexibilité et l’autonomie : la liberté de planifier son emploi du temps et de choisir ses projets.
- La rémunération : les revenus et la stabilité financière.
- La satisfaction liée à l’entrepreneuriat : le sentiment d’accomplissement, de prise de risque et de contrôle.
Ces résultats semblent cohérents avec ceux d’enquêtes plus rares réalisées chez les kinés (Puhanić 2022).
Qu’en retenir ? La rémunération est un des principaux déterminants, mais pas le seul. Cela signifie qu’il est probablement possible d’intervenir à d’autres niveaux que de simplement gagner plus pour plus d’épanouissement professionnel quand on est kiné.
Limiter ses charges et dépenses : le premier levier actionnable
Quand on cherche à augmenter son salaire (de salarié comme libéral), on pense tout de suite à comment augmenter nos gains, l’argent qu’on reçoit.
Mais on peut très bien aussi obtenir le même résultat en diminuant nos dépenses ! Certaines dépenses sont indispensables certes. Mais certaines dépenses sont parfois superflues : les arrêter peut ne pas avoir d’impact négatif sur notre qualité de vie, voire même l’augmenter !
Cela est valable pour les dépenses professionnelles comme personnelles.
Voici par exemple un aperçu de mes cotisations, charges, dépenses, frais professionnels (peu importe comment on les appelle) pour l’année 2022.

Faire le point au moins une fois par an sur ces dépenses est fondamental selon moi, même si on délègue sa comptabilité.
Voilà selon moi comme procéder pour faire le point régulièrement sur ces dépenses et les optimiser quand on est kiné, sans y passer trop de temps. C’est comme cela que je procède :
- Avant chaque nouvelle dépense professionnelle, je m’interroge sur la réelle plus-value que cela va m’apporter en termes de confort :
- combien ça va me coûter cette année, les années à venir ?
- Est-ce que ce coût (que je rapporte souvent au nombre de séances de kiné net que cela nécessite) vaut le confort que ça va m’apporter ?
- Y a-t-il des alternatives moins chères ? Je liste dans mon ebook les dépenses les plus fréquentes des kinés et les meilleures alternatives.
- Au moins une fois par an, je fais le point ligne par ligne sur chaque poste de mes dépenses (Indy m’aide bien les visualiser, et ce, gratuitement !) :
- est-ce que j’ai toujours besoin de ça ?
- Si oui, est-ce que le prix que je dépense (toujours rapporté au nombre de personnes que je dois voir par mois en plus pour me payer ce service/cet achat) vaut le confort gagné ?
- Existe-t-il des alternatives moins chères ? Selon le logiciel de télétransmission qu’on utilise, on paie parfois 3 fois plus cher pour des prestations parfois identiques !
Analyser et revoir à la baisse au moins une fois par an ses dépenses non indispensables est un moyen sans doute sous-estimé de gagner plus quand on est kiné !
Se spécialiser en kiné pour gagner plus ?
Comme vous le savez, en libéral, certains actes sont mieux rémunérés que d’autres.
Voici la liste des actes kinés les mieux rémunérés :
AMK | Type d’acte | Prise en charge sécurité sociale et mutuelle |
---|---|---|
28/20 | Ré-entrainement effort BPCO ou autre maladie respiratoire chronique, en groupe ou en individuel | 60,2 € / 43 € |
15,5 | Lymphoedème membre supérieur | 33,33 € |
12 | Soins palliatifs | 25,8 € |
11 | Paralysie cérébrale / IMC / myopathie | 23,65 € |
10 | Patho neuro qui touche au moins 2 membres (blessés medullaires, parkinson, SEP, atteinte périphérique, etc.) OU mucoviscidose | 21,5 € |
Certain(e)s kinés décident de se spécialiser par exemple dans la sénologie (l’accompagnement en cas de cander du sein), la kiné respiratoire, la neuropédiatrie.
Selon mon expérience, leur choix est rarement motivé uniquement par le gain financier. Mais c’est un paramètre à prendre en compte.
Ces montants de rémunération un peu plus élevés sont à mettre en relation avec l’investissement en temps (certains actes nécessitent obligatoirement de rester plus longtemps en individuel avec le patient), en énergie, en ressources mentales que demandent ces prises en charge.
Cerain(e)s kinés décident au contraire de se “spécialiser” dans des actes moins bien rémunérés mais qui nécessitent moins d’engagement. L’exemple le plus typique de cela est l’intervention en EHPAD.
Mais là encore, il serait réducteur de penser que les kinés intervenant en EHPAD sont motivés uniquement par des raisons pécuniaires.
C’est tout la difficulté, et il n’y a pas de bonne réponse valable pour tout le monde : trouver le bon compris entre rémunération tirée de son activité, plaisir pris, sentiment d’utilité, demande suffisante…
Faire des dépassements d’honoraires ou du hors nomenclature ?
Une autre option régulièrement choisie par les kinés qui souhaitent gagner plus (ou simplement ne pas gagner moins au regard de l’inflation de la non revalorisation des actes et salaires des kinés 😉) est de :
- pratiquer des dépassements d’honoraires pour des actes kinés conventionnés ;
- effectuer des actes hors nomenclatures, à des tarifs plus élevés.
Il y a souvent une confusion entre dépassement d’honoraires et actes hors nomenclature. Et des dépassements d’honoraires sont souvent effectués dans des situations ou cela n’est réglementairement pas permis.
Si vous souhaitez pratiquer des dépassements, je vous renvoie donc à la lecture plus complète de l’article que j’ai consacré à ce sujet, afin d’avoir en tête le cadre légal, et en tirer vos propres interprétations et actions 🙂.
Concernant le hors nomenclature, vous pouvez lire :
- mon article en accès gratuit sur les actes hors nomenclatures en kinésithérapie ;
- mon ebook payant (16,13 euros) : 7 étapes pour développer efficacement le hors nomenclature.
Gagner plus en kiné salarié ?
Les pistes que j’ai évoqué jusqu’à présent étaient plutôt destinées aux kinés exerçant en libéral.
Pour les salariés, est-ce qu’une marge de manoeuvre est possible ?
Les ressources humaines des établissements de santé se réfugient souvent derrière l’argument des “grilles de salaire” ou de la “politique de l’établissement” pour justifier le fait qu’ils ne souhaitent pas augmenter les salaires.
Selon mon expérience, il est beaucoup plus difficile de négocier son salaire de kiné salarié quand on est déjà en poste, et un peu plus facile de le faire avant de signer un CDI, un CDD ou une titularisation dans la fonction publique.
Mieux vaut négocier son salaire avant d’accepter un nouvel emploi salarié de kiné.
En tant que kiné salarié, vous pouvez obtenir une autorisation de votre employeur pour effectuer éventuellement d’autres prestations remunérées en tant que kiné, en plus de votre emploi salarié. Par exemple en intervenant comme :
- enseignant(e) en IFMK,
- formateur/formatrice dans un organisme de formation continue pour kinés,
- rédacteur web santé.
Il faudra réfléchir au statut juridique sous lequel vous exercez ces activités.
Les inconvénients et les risques à gagner plus quand on est kiné
N’importe quel traitement médical expose à des effets secondaires potentiels… Et bien, c’est le cas aussi avec n’importe quel type de modification de son activité !
Toute les pistes potentielles d’augmentation de revenu exposent aussi à “risques potentiels” :
- on perd du temps à réfléchir à ce sujet et à tester des solutions sans résultats concrets derrière ;
- on gagne effectivement plus d’argent sans travailler plus en termes de temps, mais en étant insatisfait et frustré parce qu’on fait ;
- on gagne plus d’un côté mais cela entraîne plus de gestion derrière (comptabilité, facturation, investissements, changement de statut juridique, contrôle indus CPAM, etc.) et le bilan est défavorable ;
- on s’habitue à gagner plus et on redoute que le modèle économique qui nous permet cela ne soit puis viable.
De la même manière que j’aborde avec mes patient(e)s les inconvénients potentiels à recourir à tel ou tel type de prise en charge, je pensais que c’était aussi important d’aborder les choses sous cet angle !
Peut-on gagner plus comme kiné sans brader la qualité des soins délivrés ?
Lorsqu’on discute entre kinés, on peut être tenté de penser que les kinés qui souhaitent gagner plus vont forcément délivrer des soins de moins bonne qualité.
Même si je peux comprendre ce qui conduit à penser à ça, je pense que c’est un raccourci qu’on devrait éviter de prendre.
Ne jugeons pas a priori de ce que ça donnera.
Je vois plusieurs mécanismes qui pourraient faire qu’un(e) kiné qui a mis en oeuvre des choses pour gagner plus sans travailler plus délivre finalement des soins de meilleure qualité :
- il prend plus de plaisir à ce qu’il fait et est donc plus efficace, positif, investit, engagé ;
- il a abandonné des choses qu’il faisait qui étaient inutiles ;
- même s’il pratique des actes à des tarifs élevés auxquels tout le monde ne peut pas aspirer, il met en place des mécanismes de redistribution à son niveau :
- investissement bénévole ;
- dons à des associations ;
- système de cagnotte : à partir de tant de séances hors nomenclature réalisées et facturées, il en délivre des gratuites à des personnes indiquant n’étant pas en mesure de payer.
Selon moi, un(e) kiné peut gagner plus sans perdre en qualité de soin prodiguer. C’est “simplement” un axe de réflexion en plus à considérer !
Faut-il changer de métier pour gagner plus quand on est kiné ?
J’ai dédié un article complet aux kinés qui veulent arrêter leur métier. Je ne crois pas que nous disposons de données permettant de dire que les kinés qui se reconvertissent le font principalement pour des raisons financières.
Les kinés qui envisagent de changer de métier principalement pour gagner plus d’argent devraient selon moi avant tout :
- comparer leur salaire ou revenu actuel avec le salaire médian en France (1 837 euros euros net/mois en 2019) ;
- identifier le salaire médian des personnes qui exercent le métier qu’ils visent. Et trouver des sources fiables, qui n’enjolivent pas cette donnée, comme c’est souvent le cas ;
- regarder le nombre d’offres sur Pôle-Emploi pour ce métier visé, et comparer avec le nombre d’offres pour kiné.
Cela permettra d’avoir une idée plus réaliste de l’intérêt d’une reconversion professionnelle motivée surtout par le fait de gagner plus.
***
J’arrive à la fin de ce que je voulais vous dire à ce sujet. Si vous avez des remarques, des infos complémentaires, des questions : tout cela est bienvenue en commentaire 🙂 !
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📚 SOURCES
Salaires, revenus
Montant de la prime d’anncienneté des kinés dans le privé CCN 51 : ici
Revenus des kinés libéraux déclarés par l’UNASA
Salaire médian en France : Insee
Satisfaction professionnelle
Puhanić P, Erić S, Talapko J, Škrlec I. Job Satisfaction and Burnout in Croatian Physiotherapists. Healthcare. 2022; 10(5):905. https://doi.org/10.3390/healthcare10050905
Andreassi, Jeanine, Leanna Lawter et al. “Job Satisfaction Determinants: A Study Across 48 Nations.” Proceedings of 2012 Annual Meeting of the Academy of International Business-US North East Chapter: Business Without Borders. Ed. Jing’an Tang. Fairfield CT: Sacred Heart University, 2012.
Judge, T. A., Bono, J. E., Erez, A., & Locke, E. A. (2001). Core self-evaluations and job and life satisfaction: The role of self-concordance and goal attainment. Journal of Applied Psychology, 86(1), 80-92.
Michael E. Gerber. E-myth : Le mythe de l’entrepreneur revisité. 2017. Alisio. Sur Amazon. Sur Recyclivre
Job Satisfaction: From Assessment to Intervention. Paul E. Sector. 2022
Dawis, R. V. (2004). Job satisfaction. In J. C. Thomas (Ed.), Comprehensive handbook of psychological assessment, Vol. 4. Industrial and organizational assessment (pp. 470–481). John Wiley & Sons, Inc..

Rédigé par Nelly Darbois
J’aime écrire des articles qui répondent à vos questions. En me basant sur mon expérience de kiné & rédactrice scientifique, et sur des recherches approfondies dans la littérature scientifique internationale.
J’habite en Savoie 🌞❄️, où j’ai crée ce site dorénavant visité par plus de 8 000 personnes chaque jour.