J’écris cet article principalement pour les personnes qui ont lu “gonarthrose fémoro tibiale” (arthrose de genou) sur leur compte-rendu de radio et qui se demandent quelles sont les conséquences pour elles : ça veut dire quoi concrètement ? C’est grave ? On peut en guérir ? Ça peut s’aggraver ? Ça provoque quoi ? Existe-t-il un traitement ?
Kiné de formation initiale, je passe beaucoup de temps à consulter les études médicales publiées un peu partout dans le monde. J’essaie ici de faire une synthèse de nos connaissances sur l’arthrose de genou (le nom plus connu de la fameuse “gonarthrose fémoro tibiale” !) en partant des questions que les patient(e)s se posent vraiment…
Bonne lecture 🙂 ! Et rendez-vous en commentaire pour partager votre expérience, faire des remarques ou poser des questions, je réponds toujours.
♻️ Dernière mise à jour : novembre 2023.
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Rédigé par Nelly Darbois, kiné et rédatrice scientifique
Sommaire
Que veut dire gonarthrose fémoro tibiale ?
Entendons-nous bien sur ce qu’on met derrière ces différents termes :
- arthrose ;
- gonarthrose ;
- gonarthrose fémoro-tibiale.
Quelle différence entre arthrose et gonarthrose ?
On parle d’arthrose pour désigner la maladie qui provoque une usure du cartilage.
Et lorsqu’on parle de gonarthrose, on parle seulement de l’arthrose au niveau de l’articulation du genou.
On aime bien rajouter des choses devant “arthrose” pour désigner l’arthrose sur des parties du corps spécifiques, par exemple :
Articulation touchée par l’arthrose | Nom de l’arthrose qui touche cette articulation |
---|---|
Genou | Gonarthrose |
Hanche | Coxarhtrose |
Pouce | Rizarhrose |
Cou, vertèbres cervicales | Cervicarthrose |
Quand on parle de l’articulation du genou, il y a en fait plusieurs sous-articulations dans le genou. Et toutes peuvent être touchées par l’arthrose :
- l’articulation entre le fémur (= l’os de la cuisse) et le tibia (= le plus gros os de la jambe). C’est l’articulation fémoro-tibiale. Et c’est de celle-là dont on va parler dans cet article, puisqu’on parle de l’arthrose fémoro-tibiale ;
- l’articulation entre la rotule (= patella) et le fémur. C’est l’articulation fémoropatellaire ; il existe donc de l’arthrose fémoro-patellaire ;
- l’articulation entre le haut du tibia et de la fibula (= péroné), les 2 os de la jambe. C’est l’articulation tibiofibulaire, et on peut aussi avoir de l’arthrose à cet endroit
Lieu de l’arthrose du genou | Nom de l’arthrose |
---|---|
Entre le fémur et le tibia | Arthrose (ou gonarthrose) fémoro-tibiale |
Entre la rotule (= patela) et le fémur | Arthrose (ou gonarthrose) fémoro-patellaire |
Entre le tibia et le péroné (= fibula) | Arthrose (ou gonarthrose) tibio-fibulaire |
Vous pouvez avoir de l’arthrose à 1 seul de ces sous-articulations du genou, ou à plusieurs.
Dans cet article, je me focalise sur l’arthrose entre le fémur et le tibia : la fameuse gonrarthrose fémoro tibiale = arthrose du genou entre le fémur et le tibia !
Quels sont les différents types de gonarthrose fémoro tibiale ?
Là aussi, il y a des sous-types de cette forme d’arthrose. Ce sont ces termes que vous pouvez lire sur votre compte rendu de radiographie, si vous en avez fait une.
- Gonarthrose fémoro tibiale interne = gonarthrose fémoro tibiale mediale : c’est l’arthrose au niveau de la partie interne (= intérieure) du genou, qu’on appelle aussi compartiment interne.
- Gonarthrose fémoro tibiale externe = gonarthrose fémoro tibiale latérale : c’est l’arthrose au niveau de la partie externe (= extérieure, sur le côté, latérale) du genou, qu’on appelle aussi compartiment externe.
- Gonarthrose fémoro tibiale interne (ou médiale) bilatérale = vous avez les 2 compartiments internes qui sont touchés par l’arthrose : celui e la jambe gauche et celui de la jambe droite.
- Pincement fémoro tibial = pincement de l’interligne articulaire femoro tibial (interne ou externe) = pincement dégénératif = c’est une autre façon de parler de l’arthrose à ce niveau là, mais en précisant que l’atteinte principale c’est la perte d’épaisseur du cartilage (alors que l’arthrose peut avoir d’autres conséquences que ça). On parle de pincement des interlignes fémoro tibiaux lorsque les 2 compartiments sont touchés.
- Ostéophytose fémoro tibiale = cela signifie que l’arthrose qu’on a se présente sous la forme d’ostéophytes. Ce sont des sortes de petites excroissances osseuses qui se forment au niveau de l’articulation.
- Gonarthrose fémoro-tibiale de stade 1, 2, 3 ou 4
La chondropathie du genou est une catégorie plus générale de “problème” au cartilage du genou, qui englobe l’arthrose.
Voir plus loin des photos qui illustrent ces différents types d’arthrose fémoro tibiale.
Vous pouvez aussi lire parfois sur votre compte-rendu de radio “pincement fémoro tibial interne en schuss” : ce terme “en shuss” fait référence à la position spécifique dans laquelle l’imagerie est prise, ce n’est pas un “problème” en plus.
Encore une fois, vous pouvez avoir de l’arthrose à un seul de ces endroits, ou à plusieurs, voire à tous.
Quels sont les différents stades de l’arthrose fémoro tibiale ?
Il existe différentes classifications de l’arthrose du genou selon sa “gravité”, ou plutôt l’avancée de l’usure.
- Stade 1 : le cartilage commence à montrer des signes minimes de détérioration. Il peut y avoir de légères irrégularités de la surface du cartilage, mais il n’y a pas encore de perte significative de l’épaisseur cartilagineuse.
- Stade 2 : il y a un début de perte d’épaisseur du cartilage (le fameux pincement) et il peut commencer à y avoir des ostéophytes.
- Stade 3 : la perte d’épaisseur est plus importante. Il peut y avoir plus d’ostéophytes qui prennent plus de place au niveau de l’articulation.
- Stade 4 (on parle alors de gonarthrose fémoro tibiale interne évoluée / sévère) : il n’y a quasimment plus de cartilage, ou plus du tout. Le contact se fait donc d’os à os entre le fémur et le tibia.
Cette classification désigne l’état anatomique. Mais on peut avoir une arthrose de stade 3 et avoir peu de douleur et de gène : il y a une différence et parfois un décalage entre ce qu’on voit aux examens et le ressenti, les symptômes.
C’est la radiographie (ou d’autres examens d’imagerie comme le scanner ou l’IRM) qui permettent d’objectiver le stade de l’arthrose. En soi, ce n’est pas fondamental, car se sont plus les symptômes et les préférences personnelles qui orientent vers tel ou tel traitement plutôt que le stade anatomique de l’arthrose.
Photos de gonarthrose fémoro tibiale
Voici des radiographies de genoux montrant différents degrés, types et localisation d’arthrose fémoro-tibiale.



Comment se fait le diagnostic d’une gonarthrose fémoro tibiale ?
C’est généralement votre médecin généraliste ou spécialiste (rhumatologue, médecin du sport ou parfois chirurgien(ne) orthopédiste) qui pose le diagnostic de gonarthrose.
Les symptômes en cas de gonarthrose fémoro tibiale
Les symptômes, c’est ce que vous ressentez ou ce qu’on voit à l’oeil nu ou en faisant des tests manuels sur votre genou. Le plus souvent, ce sont eux qui font penser de à de la gonarthrose. Mais ils ne sont pas très spécifiques : d’autres pathologies peuvent procurer aussi les mêmes symptômes.
Voici les principaux symptômes de l’arthrose de genou.
- Douleur devant, derrière ou sur les côtés du genou. Elle empire généralement avec l’activité, notamment les activités supportant le poids comme la marche, monter les escaliers ou rester debout pendant de longues périodes.
- Raideur : surtout après des périodes d’inactivité, qui peut s’améliorer avec le mouvement. On a du mal à plier ou tendre le genou.
- Gonflement : le genou est plus gros.
- Limitation de la mobilité : on a du mal à plier ou tendre complètement le genou.
- Crépitement : sensation ou son de craquement ou de frottement pendant les mouvements du genou.
- Instabilité : sensation que le genou “lâche” pendant certains mouvements.
- Déformation, boiterie : le genou est visiblement déformé. À la marche, on boite, on a une démarche qui n’est pas symétrique.
Voici un article qui en dit plus sur les différentes causes de douleurs et de gonflement du genou, ou sur les genoux douloureux et difficiles à plier.
Le diagnostic médical
Lorsque ces symptômes deviennent trop gênants, on consulte parfois un(e) médecin pour ce problème. Qui vous posera des questions sur vos symptômes et vous examinera.
Si vous avez des signes cliniques d’arthrose, on vous fera parfois passer des examens complémentaires. Surtout, une radio. Cela permet d’éliminer une autre cause qui nécessiterait un traitement spécfique.
On parle de gonarthrose fémoro tibiale primaire ou secondaire :
- Gonarthrose primaire : le cartilage est abimé sans qu’on arrive à dentifier une raison, une cause. C’est attribué à l’âge, à l’usure normal. Certaines personnes ont des prédispositions génétiques telles que leur cartilage s’use plus vite que la moyenne.
- Gonarthrose secondaire : il y a quelque chose qu’on a identifié à l’origine de cette usure. Par exemple, un traumatisme sur le genou comme un entorse du genou, une rupture du ligament croisé antérieur, une fracture des plateaux tibiaux, de la polyarthrite rhumatoïde, etc. Les traumatismes les plus susceptibles d’entrainer une arthrose du genou secondaire sont (Optiknee) :
- une déchirure du ligament croisé antérieur,
- une atteinte d’un ménisque,
- une fracture intra-articulaire tibiofémorale (= fracture des plateaux tibiaux),
- luxation de la rotule associée à une lésion du cartilage.
Quelles sont les conséquences d’une gonarthrose fémoro tibiale ?
Est-ce qu’on a forcément des douleurs et une gène quand on a une gonarthrose fémoro-tibiale visible à la radio ?
Et bien non : l’arthrose du genou fait partie de la longue liste de maladie pour laquelle on a parfois un diagnostic de posé, mais des symptômes très différents selon les gens. Et pas de symptômes chez certain(e)s.
Combien de personnes ont de l’arthrose du genou mais aucun symptômes ?
Un nombre très important ont des douleurs au genou (ou d’autres symptômes faisant passer à de l’arthrose) et pas d’arthrose. Et un nombre à peu près équivalent a à la radio tous les signes de l’arthrose, mais n’a aucun symptôme !
Plusieurs études ont examiné ce phénomène et selon les études, les résultats diffèrent beaucoup :
- 15 à 76 % des personnes ayant des douleurs au genou ont de l’arthrose du genou à la radio ;
- 15 à 81 % des personnes qui ont de l’arthrose au genou visible à la radio ont des douleurs. Donc, selon les études, de 1,5 personnes sur 10 à 8 personnes sur 10 ont de la gonarthrose fémoro tibiale mais pas de douleurs ou d’autres symptômes !
Plusieurs facteurs expliquent cela, notamment le stade plus ou moins avancé de l’arthrose (plus on on a de l’arthrose avancée (stade 3, 4), plus on est à risque d’avoir des douleurs ou d’autres symptômes).
Qu’en conclure ? Personnellement, ces chiffres me font dire cela : ce qui compte, c’est surtout les symptômes ressentis, je n’ai pas trop d’intérêt à me focaliser sur les résultats de mes radiographies du genou.
Source : Bedson 2008
Quelle est l’évolution typique de la gonarthrose fémoro-tibiale ?
Chez certaines personnes, la gonarthrose peut rester toujours asymptomatique : malgré une détérioration de leur cartilage, elles n’auront jamais de douleur ou de gène. Même si le cartilage s’abime encore plus au fil du temps.
Chez les personnes qui ont déjà des symptômes, est-ce que ça empire forcément avec le temps sans traitement spécifique ? Pas forcément.

Des équipes de recherche ont justement essayé de voir :
- si les symptômes étaient stables chez certaines personnes suivies 5, 10 ans (réponse : oui ; chez certain(e)s, les symptômes sont même moins importants au fil du temps, sans traitement spécifique (Altamirano 2023) !) ;
- quels facteurs faisaient qu’il y avait plus de risque que ça évolue vers plus de douleur ou de gène.
Voici ces facteurs retrouvés :

Ce tableau explique qu’en présence d’un ou plusieurs de ces facteurs, vous êtes plus susceptible d’avoir des symptômes qui vont évoluer (même si ça reste un pronostic, avec sa dose d’incertitude). Les facteurs dont on a le plus de preuves :
- votre âge au moment où l’arthrose se déclenche (plus vous êtes jeune, plus le risque d’aggravation est possible)
- si vous êtes « non-blanc(he) » par rapport aux personnes catégorisés « blanc(he)s »
- votre indice de masse corporel (le rapport de votre poids sur votre taille ; plus il est élevé, plus vous êtes susceptible de voir votre gonarthrose évoluer)
- vos autres maladies associées
- vous avez une synovite infra-patellaire détectée via IRM
- vous avez un épanchement articulaire (= gonflement du genou, liquide présent dans l’articulation)
- vous avez déjà de l’arthrose avancée au moment du diagnostic (au niveau radiologique ou au niveau des symptômes)
Source : Bastick 2015
Comment soigner une gonarthrose fémoro tibiale ?
Il faut tout d’abord s’interroger sur ce qu’on met derrière “soigner l’arthrose” :
- est-ce qu’on parle de soulager les douleurs, d‘agir sur les symptômes de l’arthrose du genou ? Dans ce cas, on a plein de pistes d’action différentes, j’y reviens plus loin dans l’article ;
- est-ce qu’on parle de guérir de l’arthrose : de faire repousser le cartilage disparu, de supprimer les ostéophytes, et d’empêcher “à tout jamais” qu’ils reviennent ? Dans ce cas là, même si des équipes de recherche y travaillent, aucun traitement ne permet de faire cela. On peut éventuellement “supprimer” les ostéophytes par la chirurgie mais sans garantie qu’ils ne reviennent pas. Et rien ne permet de faire repousser le cartilage disparu.
On soigne les symptômes de l’arthrose, pas l’arthrose en elle-même qui reste sans traitement spécifique.
Comment éviter l’aggravation d’une gonarthrose fémoro tibiale ?
S’il n’est pas posible de revenir en arrière et de faire “repousser le cartilage”, il est par contre possible de limiter l’aggravation de l’usure. En agissant sur ce qu’on appelle “les facteurs de risque modifiables de l’arthrose”.
Ce sont les choses qu’on retrouve plus chez les personnes qui ont de l’arthrose de genou symptomatique (= provoquant des douleurs ou d’autres problèmes) par rapport à celles qui n’en n’ont pas.
- Les personnes sédentaires ou faisant peu d’activité physique chaque semaine sont plus susceptibles d’avoir de l’arthrose : il est donc pertinent d’avoir un mode de vie plus actif (et non sédentaire).
- Les femmes qui perdent 5 kilos ont 2 fois moins de risque de développer de l’arthrose symptomatique (). Perdre du poids si l’on est en obésité ou en surpoids peut donc permettre de diminuer le risque d’avoir de l’arthros esymptomatique.
Source : Zhang 2009 ; Bastick 2015 : Berteau 2022
Bien évidemment, agir sur ces facteurs n’est pas une “obligation”. C’est à vous d’évaluer les bénéfices potentiels pour vous par rapport aux contraintes qu’il y a pour vous à adopter ces comportements ou mesures (en plus des difficultés qu’on peut bien sur rencontrer, même avec de la bonne volonté, à perdre du poids par exemple).
Comment soulager les douleurs d’une gonarthrose fémoro tibiale ?
Le principal axe de traitement possible de la gonarthrose fémoro-tibiale (comme d’ailleurs des autres formes d’arthrose du genou) reste le soulagement des symptômes : diminuer les douleurs ou le gonflement, limiter l’enraidissement, augmenter le périètre de marche, retrouver la capacité de faire plus de choses au quotidien (taches ménagères, loisirs, sport, travail).
C’est ce que nous allons voir maintenant.
Une liste quasi infinie de traitements proposés pour l’arthrose de genou
Que ce soit dans les publications scientifiques ou dans les magazines ou sites grand public, vous trouverez une liste quasi sans fin de traitements proposés pour soulager les symptômes d’une gonarthrose. En voici un échantillon :
- l’adaptation de votre mode de vie :
- faire de l’exercice physique : au moins 3 fois par semaine, de réaliser pendant 20 à 50 minutes un effort physique qui vous essouffle un peu et qui sollicite vos jambes ;
- la perte de poids (si on est en surpoids ou en obésité) ;
- la prise de certains médicaments ;
- les approches non médicamenteuses (liste quasi-infinie +++ !) :
- prendre des anti-oxydants grâce à son alimentation, à des plantes ou à des compléments alimentaires ;
- de nombreuses thérapies manuelles ;
- pélothérapie (application de boue) ;
- application de crèmes, baumes, pomade, cataplasmes ;
- homéopathie ;
- physiothérapie : cryothérapie, TENS, ultrasons sur le genou, thérapie par onde de choc, massage ;
- huiles essentielles ;
- tai-chi ;
- CBD ;
- harpagophytum ;
- le port d’attelle ou d’orthèses ;
- les gestes pratiqués par des radiologues interventionnels, des rhumatologues, des chirurgien(ne)s orthopédistes ou des médecins du sport :
- les injections de plasma enrichi en plaquettes dans le genou ;
- les infiltrations ;
- les opérations sous arthroscopie du genou (sans ouvrir)
- les opérations chirurgicales en ouvrant, sous anesthésie locale ou générale :
- l’ostéotomie ;
- la prothèse uni-compartimentale de genou ;
- la prothèse totale de genou.

Comment faire le tri parmi tous ces traitements ?
Si vous avez l’habitude de lire des articles ici sur Fonto Media, vous avez qu’on aime considérer surtout 4 critères pour recommander un traitement plutôt qu’un autre :
☑️ le plus efficace possible (théoriquement / empiriquement = dans les études sur de vraies personnes)
☑️ avec le moins d’effets idnésirables potentiels
☑️ le moins coûteux possible de coût (en temps, en énergie, en argent)
☑️ avec le minimum de dépendance d’une tierce personne ou d’un matériel.
Selon les critères qui ont de l’importance pour VOUS, vous en arriverez peut-être à des conclusions différentes des miennes. Vous êtes la seule personne selon moi à pouvoir arbitrer pour vous-même le poids donné à chacun de ces critères.
Personellement, cela me fait donc arriver à la conclusion suivante : si j’ai de l’arthrose au genou symptomatique, je dois chercher en priorité à évaluer la quantité d’activité physique que je fais chaque semaine : suit-elles les recommandations ? Est-ce que j’en fais assez ?
❌ Si je n’en fais pas assez, dans quelle mesure je peux augmenter ma quantité d’activité physique chaque semaine ? Quelles activités puis-je faire par rapport à mon état actuel ?
✅ Si j’en fais assez, pourquoi ne pas tester une augmentation de la quantité d’activité physique, surtout sollicitant la force musculaire de mes jambes, afin de voir le retentissement sur la douleur du genou ?
L’activité physique a de nombreux bienfaits sur la santé physique et mentale, au-delà de l’effet positif sur les symptômes de l’arthrose du genou. C’est donc selon moi mon principal levier d’action.
Que disent les recommandations internationales actuelles ?
Voici les propos d’une équipe de recherche qui a justement en 2022 fait le point sur l’ensemble des recommandations de tous les pays au sujet de l’arthrose du genou :
Dans les 24 principales recommandations internationales les plus importantes et récentes, voici dans l’ordre les solutions non médicamenteuses les plus recommandées contre l’arthrose du genou, de la plus recommandée à la moins recommandée :
Zhang 2022
- faire des exercices en aérobie : faire des mouvements, de l’activité, qui entraîne un léger essoufflement continu ;
- perdre du poids ;
- appendre à gérer sa douleur ;
- utiliser des aides techniques pour marcher ;
- faire du tai chi.
Que retenir sur la gonarthrose fémoro tibiale ?
Voici les 4 points qui selon moi sont les plus intéressants à avoir en tête en tant que patient(e) sur ce sujet.
- Les radios et autres examens du genou permettent certes de savoir s’il y a ou non une usure de l’articulation. Mais des personnes ont de l’usure et n’ont pas de douleur ou de gène ! De plus, quelque soit le résultat de la radio, cela ne nous donne pas vraiment de piste de traitement supplémentaire !
- Certaines personnes ont de l’arthrose au genou et des douleurs, mais cela n’empire pas forcément. On peut même avoir moins de douleur ou de gène au fil du temps, sans traitement spécifique.
- Il existe beaucoup de traitements médicaux, chirurgicaux ou « naturels » contre l’arthrose du genou. Aucun ne permet de régénérer le cartilage abimé. Plusieurs permettent de soulager les symptômes, mais il est difficile d’identifier ceux qui sont vraiment efficaces au-delà d’un simplet effet placebo.
- L’activité physique régulière est le traitement désigné comme le plus susceptible d’être efficace dans les recommandations internationales (avec la perte de poids). Et c’est aussi celui pour lequel il est le plus cohérent d’imaginer un impact positif sur la santé physique et mentale.
Je vous laisse aussi découvrir mes ebooks conçus sur la base des questionnements les plus fréquent(e)s des patient(e)s qui consultent mon site internet :
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📚 SOURCES
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Zang 2009. Risk factors of knee osteoarthritis e excellent evidence but
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Berteau JP. Knee Pain from Osteoarthritis: Pathogenesis, Risk Factors, and Recent Evidence on Physical Therapy Interventions. J Clin Med. 2022 Jun 7;11(12):3252. doi: 10.3390/jcm11123252. PMID: 35743322; PMCID: PMC9224572.
Plotnikoff R, Karunamuni N, Lytvyak E, Penfold C, Schopflocher D, Imayama I, Johnson ST, Raine K. Osteoarthritis prevalence and modifiable factors: a population study. BMC Public Health. 2015 Nov 30;15:1195. doi: 10.1186/s12889-015-2529-0. PMID: 26619838; PMCID: PMC4666016.
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Rédigé par Nelly Darbois
J’aime écrire des articles qui répondent à vos questions. En me basant sur mon expérience de kiné (diplômée en 2012) & rédactrice scientifique, et sur des recherches approfondies dans la littérature scientifique internationale.
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